Pourquoi “Spécialisée en TND” ?
Les Troubles du Neurodéveloppement (TND) et la santé sexuelle des enfants
Le terme TND signifie "Trouble du Neurodéveloppement". Ces troubles, au nombre de sept, sont également désignés sous les termes de neuroatypies ou encore neuroA, dans un langage plus familier.
Voici les principaux troubles qui les composent :
Trouble du développement intellectuel (TDI)
Troubles du spectre de l’autisme (TSA)
Trouble du développement du langage oral tels que les troubles de l’expression orale, des troubles articulatoires, des retards de parole ou de la dysphasie
Troubles des apprentissages, tels que la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie (regroupés sous l’appellation troubles Dys)
Troubles du développement de la coordination, comme la dyspraxie ou la dysgraphie (également des troubles Dys)
Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)
Tics chroniques et syndrome de Gilles de la Tourette
Comme le suggère leur nom, les troubles du neurodéveloppement sont liés au fonctionnement cérébral. Ils ne relèvent ni de l’éducation reçue ni d’une quelconque responsabilité parentale. Ce sont des réalités neurologiques, parfois vécues comme des handicaps, parfois comme des forces, selon les individus, leur environnement et leur parcours de vie.
Bien que chaque trouble ait ses spécificités, ils coexistent souvent les uns avec les autres. On parle alors de comorbidités. Par exemple, près de la moitié des enfants ayant un TDAH présentent également un trouble "Dys". De nombreux enfants avec un TSA peuvent aussi présenter un trouble du langage oral ou un TDI. Ces recoupements ne sont ni des coïncidences, ni le fruit du hasard : ils témoignent de liens neurologiques encore en cours d’exploration par la science. Le rapprochement entre TSA et TDAH, par exemple, fait l’objet de recherches approfondies, tant leurs points communs sont nombreux.
Ces particularités ont également une dimension corporelle. Les enfants concernés présentent souvent des particularités sensorielles qui deviennent, dans ce contexte, une forme de norme.
Quel lien avec la santé sexuelle des enfants ?
Ce lien est à la fois simple et fondamental.
Si un enfant a du mal à comprendre les normes sociales, peut-on vraiment attendre de lui un comportement affectif et sexuel "conforme" à ces normes ?
S’il éprouve des difficultés d’expression, peut-on espérer qu’il parvienne à partager ses ressentis ou à signaler un vécu problématique ?
S’il manifeste des conduites impulsives, peut-on lui demander de faire preuve de retenue ou d’auto-censure sans un accompagnement adapté ?
S’il n’est pas en plein contrôle de son corps, peut on lui demander d’avoir des gestes précis et mesurés ?
Toutes les compétences affectives, relationnelles et sexuelles que l’on attend d’un enfant pour un développement harmonieux supposent qu’il ait les outils cognitifs, physiques et émotionnels pour les comprendre, les intégrer, et les mettre en œuvre dans son quotidien.
Les chiffres sont sans appel :
Les enfants en situation de handicap sont trois fois plus exposés aux violences sexuelles.
Ce risque est multiplié par 4,6 en cas de trouble cognitif.
Par ailleurs, les enfants présentant un TND peuvent aussi se retrouver plus fréquemment impliqués dans des situations à risque, parfois comme auteurs de violences, sans en comprendre les implications.
Ce que cela implique
Il est essentiel d'accompagner ces enfants de manière respectueuse, bienveillante et surtout adaptée à leurs besoins spécifiques. Cela signifie renoncer à leur imposer des standards inaccessibles, et construire avec eux des repères qui font sens dans leur réalité.
Reconnaître leur singularité, c’est leur offrir une chance réelle de se développer dans la sécurité, la dignité, et la compréhension de soi et des autres.
C’est aussi les protéger des violences affectives et sexuelles qu’ils pourraient commettre ou subir.